Panier
Il n'y a aucun article dans votre panier
Il y a grand espoir que LNHB contribuera à légitimer le hockey-balle en tant que sport de spectateur digne de considération par le Comité International Olympique.
Le hockey-balle sous toutes ses formes, y compris le dek hockey, a toujours été perçu comme un sport récréatif, un rite de passage pour tous les joueurs de hockey. C'est là que nous avons commencé à jouer avant d'apprendre à patiner, n'est-ce pas ? En jouant au hockey-balle dans la rue avec nos amis. Nous nous souvenons tous des cris « AUTOOOOO !!! » qui signifiaient « Arrêt de jeu ! » en réalité.
En vieillissant, nous avons réalisé que le hockey-balle est très différent du hockey sur glace. Il nécessite un ensemble d’habiletés et des stratégies d'équipe différentes. Malgré des similitudes évidentes, c'est tout simplement un tout autre sport.
Si nous utilisons le baseball comme analogie, on peut dire que le hockey-balle est au hockey ce que le softball est au baseball. La plupart des adultes jouent au softball mais ne regardent et ne suivent que le baseball professionnel. Bien que beaucoup de gens jouent au hockey-balle, ils ne regardent pas le jeu en tant que spectateurs.
C'est principalement parce que le hockey-balle n'a jamais été proposé comme un sport de spectateur comme l'a été le hockey sur glace, avec la LNH et toutes ses ligues de développement (niveaux junior et professionnel).
Le hockey-balle en tant que sport organisé en est encore à ses débuts. Pour développer une compétition de haut niveau dans n'importe quel sport, il faut une base structurelle solide, et c'est ce qui manque cruellement au hockey-balle.
Dans mon dernier blog HOCKEY-BALLE/DEK HOCKEY JUNIOR : ASSURER LE FUTUR DU SPORT, j'ai abordé les défis structurels auxquels la communauté du hockey-balle est actuellement confrontée au niveau du développement.
Peut-être que la solution à la croissance du hockey-balle commence au sommet. Si le sport peut s'établir comme spectacle viable au niveau élite, cela pourrait faciliter la croissance structurelle des niveaux inférieurs qui pourraient l'alimenter et aider à susciter davantage d'intérêt pour le sport au sein d’une jeune génération de joueurs et partisans.
D’où la naissance de la LNHB (Ligue Nationale de Hockey Balle), la toute première ligue professionnelle de hockey-balle au monde.
LA LNHB : L’ABOUTISSEMENT D’UNE LABEUR DE PASSION
Basée au Québec, la LNHB a été fondée en 2020 alors que la pandémie mondiale de la COVID-19 frappait la planète avec des fermetures sans précédent. Par conséquent, ce qui devait être la saison inaugurale de la ligue a dû être annulé.
Quel début, n'est-ce pas ?
2021 a également été parsemée de défis, mais la ligue a finalement pu présenter sa saison inaugurale.
« Ce n'était pas si pire, » dit Mathieu Hainault, qui travaille pour la NBHPA (North Ball Hockey Players Association).
La mission de la NBHPA est de structurer le hockey-balle en Amérique du Nord, en le promouvant et en le légitimant en tant que sport à part entière. Elle le fait en développant un système de classement pour tous les joueurs inscrits, en parrainant des ligues qui enregistrent des joueurs accrédités et en encourageant les efforts de promotion du sport.
L'objectif déclaré est de créer un tel engouement autour du sport qu'il parvienne finalement à attirer l’attention des membres du Comité International Olympique.
Il reste encore un bon bout de chemin à parcourir pour que le hockey-balle atteigne ce stade, mais permettre la création de la première ligue professionnelle de hockey-balle est un échelon significatif.
Comme le monde était encore marqué par les protocoles COVID-19 qui limitaient les rassemblements et les déplacements interrégionaux en 2021, cette saison inaugurale a été limitée à 8 matchs (au lieu des saisons régulières de 20 matchs que la LNHB propose actuellement).
Les mandats s'étaient suffisamment assouplis à ce moment-là pour que la ligue ouvre ses installations à un nombre limité de spectateurs payants.
« Tout s'est très bien passé (cette première saison), » déclare Hainault.
« Le fait que nous n'ayons pas pu jouer la première année nous a aidés à être plus prêts et organisés (pour la première saison). »
La ligue professionnelle est l'idée originale de l'ancien joueur de la LNH Alex Burrows et de son cofondateur Patric Ducharme. Tous deux étaient des joueurs passionnés de hockey-balle qui ont vu dans la popularité croissante du dek hockey 3 contre 3 dans leur province natale du Québec une opportunité de faire connaître leur sport.
LE QUÉBEC ET LE DEK HOCKEY À 3 CONTRE 3 : UN MATCH PARFAIT
La LNHB joue une version du hockey-balle qui a pris de l'ampleur au Québec, pour laquelle de nombreux terrains extérieures et installations intérieures ont été construits au cours des dernières décennies pour jouer pendant l'été. La meilleure surface extérieure est un sol en tuiles plastiques appelé dek, d'où la dénomination dek hockey.
Les tuiles en plastique sont texturées pour une meilleure adhérence. Elles sont également dotées d'ouvertures qui aident à évacuer l'humidité due à la condensation ou à l'eau de pluie. De plus, elles sont faciles à remplacer une fois usées.
Étant donné que la saison de la LNHB (y compris les séries éliminatoires) se déroule de la mi-mai à la fin août, le calendrier de la ligue se compose principalement d'événements en plein air. Certaines des 12 équipes de la ligue ont la possibilité de jouer à l’intérieur en cas de pluie. Seules deux organisations (Mirabel et Québec) disposent d'installations strictement intérieures, mais elles sont à la fine pointe.
Pourquoi le format 3 contre 3 ? Au niveau récréatif, ce format permet à chaque joueur de toucher la balle plus régulièrement, rendant le jeu plus amusant pour tout le monde. C'est aussi un mode de jeu qui permet de créer plus d'équipes, puisqu'il suffit de deux lignes de coureurs et d'un gardien, soit 7 joueurs, par rapport aux 11 nécessaires pour le 5 contre 5.
LE HOCKEY BALLE COMME MODÈLE D’AFFAIRE
Créer une ligue sportive professionnelle de toutes pièces dans le contexte économique actuel est un véritable défi. Les dollars des gens pour le divertissement sont plus sollicités que jamais, donc la LNHB a adopté une approche progressive : commencer petit et se développer à travers plusieurs canaux de visibilité.
Le nouveau commissaire de la ligue, Gab Marineau, est un créateur de contenu web, ce qui lui procure un ensemble de compétences et de contacts très nécessaires pour aider à promouvoir la ligue sur les réseaux sociaux. Auparavant, Marineau était l'annonceur maison des matchs pour la franchise des Remparts de Québec dans la LHJMQ.
« Je pense qu'il sera excellent pour la ligue, » dit Hainault, qui s'occupe de toute la logistique pour la LNHB (calendrier, coordination avec les partenaires de la ligue, etc.).
« Olivier (Primeau, ancien commissaire) aide aussi encore. Il a beaucoup de contacts d’affaire. »
C'est l'autre aspect dont toute ligue professionnelle a besoin pour générer plus de revenus : les commanditaires. La LNHB peut déjà compter sur deux grands partenaires : Couche-Tard et Bet99.
Le premier aide à donner de la visibilité à la ligue dans ses magasins et fournit des cartes-cadeaux, tandis que Bet99 commandite les uniformes des joueurs de la ligue. Cela permet aux franchises de payer les joueurs grâce aux recettes de la vente de billets (10 $ par billet).
« La plupart des équipes sont even ou font un peu d'argent. »
On peut sentir la fierté dans la voix de Hainault, car la ligue n'a pas à payer la NBHPA pour ses services. La LNHB est un projet qui génère un réel sentiment d’appartenance au sein de la communauté du hockey-balle au Québec. Il y a une croyance commune en sa viabilité à long terme et en son rôle de moteur principal pour développer le sport.
La ligue bénéficie d'un suivi impressionnant sur toutes les plateformes de réseaux sociaux. Un groupe de journalistes sportifs appelé La table du hockey, dirigé par Jean-Michael Fortin, rapporte quotidiennement les activités de la ligue. Ils gèrent un site web et sont le diffuseur officiel des matchs de la LNHB sur leur chaîne YouTube et leur page Facebook.
« Jean-Michael fait un excellent travail à couvrir la ligue, » ajoute Hainault. En regardant quelques extraits moi-même, je dois dire que je suis d'accord.
Les matchs sont présentés de manière professionnelle, Fortin connaît manifestement la ligue sur le bout des doigts et laisse transparaître sa passion pour le sport dans chaque diffusion.
La page Facebook de La table du hockey compte actuellement 7,4K abonnés, un nombre significatif pour un sport de spectateur à ses débuts au niveau provincial. Ajoutez à cela un balado qui inclut souvent des célébrités québécoises, des articles sur la LNHB sur le site web et une page Instagram, et vous avez les bases d'une machine de relations publiques solide. Chaque équipe individuelle gère également ses propres plateformes de réseaux sociaux.
Mais pour une nouvelle ligue professionnelle comme la LNHB, la clé de la légitimité passe par la taille des foules présentes aux matchs.
« Quand tu vois des foules de 700 à 800 personnes se présenter, c'est impressionnant, » raconte Hainault. Ça s'est produit à Sherbrooke et à Mirabel. À Granby, le centre Dek Hockey que Hainault possède et gère, ils ont vu jusqu'à 550 spectateurs assister à leurs matchs.
« À Lévis lors de la finale il y a deux ans, c'était incroyable ! »
QUE RÉSERVE L’AVENIR ?
Maintenant que nous savons que la fondation semble solide et que la LNHB a le vent dans les voiles, comment comptent-ils maintenir cet élan dans les années à venir ?
Les dirigeants comprennent clairement que la croissance commence au niveau local, car en 2023, ils ont lancé la LNHB Prospect, où chaque franchise de la LNHB a sa propre équipe affiliée de prospects, des joueurs pas encore repêchés dans la ligue professionnelle. Ces équipes doivent inclure 3 pros du club parent, mais elles servent de vitrine pour les agents libres talentueux qui peuvent ensuite être repêchés dans la LNHB.
La NBHPA supervise également des ligues juniors partout dans la province et une ligue féminine de 8 équipes.
Quel est l’état du dek hockey junior au Québec ?
« Nous venons de recevoir 200 inscriptions en 7 jours ici à Granby, » raconte Hainault, clairement enthousiaste à propos de ce que cela signifie pour l'avenir de ce sport qui est devenu un mode de vie pour lui et beaucoup d'autres.
Pour en savoir plus sur le développement du hockey-balle junior au Québec, lisez mon blog précédent, HOCKEY-BALLE/DEK HOCKEY JUNIOR : ASSURER LE FUTUR DU SPORT.
L'expansion a été évoquée alors que de nombreux autres marchés québécois ont exprimé leur intérêt à rejoindre la ligue, mais pour l'instant, l'objectif de Marineau est d'élargir la portée de chaque équipe existante.
« Il y a de plus en plus de petites entreprises qui se renseignent sur les possibilités de commandite et de partenariat avec leur équipe locale, » déclare Hainault, un signe sans équivoque qu'elles voient le potentiel de visibilité de la ligue comme une option publicitaire viable.
« La ligue Prospect attire de nombreux jeunes joueurs (dans la LNHB), et ils amènent leurs amis et familles voir les matchs. »
L'injection de jeunes talents dans la LNHB améliore également le produit, ce qui aide à renforcer le bassin de partisans.
Le vedettariat est une autre façon d'augmenter la visibilité globale du circuit professionnel. L'actuel meilleur compteur, Danick Martel de Mirabel, a eu une longue carrière professionnelle de hockey sur glace. La majeure partie de sa carrière s'est déroulée dans la AHL, mais il a aussi bénéficié d’un bref passage dans la LNH avec Philadelphie et Tampa Bay.
Martel joue maintenant en Europe pendant l'hiver, mais comme beaucoup de pros du hockey sur glace, il trouve que le hockey-balle est un excellent moyen de s'entraîner hors saison tout en maintenant son sens général du hockey et ses habiletés individuelles.
Cédric Paré de Lévis vient d'être signé par les Maple Leafs de Toronto comme agent libre. Le commissaire Gab Marineau a mentionné que l'un de ses objectifs est que la ligue puisse compter sur plus de joueurs de la LNH. Cela offre tellement plus d'opportunités pour la ligue d'obtenir du temps d'antenne dans les médias traditionnels, ce qui l'expose à un public plus vaste de fans de sport.
La ligue était également bien représentée au Championnat mondial de hockey-balle masculin de cette année qui vient de se terminer en Suisse, bien que ces joueurs ne soient pas habitués au format international à 5 contre 5. Jean-Philippe Moquin et le gardien Christian Lantin (de Dek Hockey Town) de McMaster, ainsi que Karl Léveillé d'Anjou, faisaient tous partie de l'équipe canadienne qui a remporté la médaille d'or. Notre Christian Lantin a même ramené chez lui les honneurs du MVP du tournoi. Félicitations, mon vieux !
Si vous êtes près d'un terrain de la LNHB cet été, consultez le calendrier et assistez à un match. Je sais que je le ferai pendant mes vacances d'été ! Consultez notre section des commentaires ci-dessous et parlez-nous de votre expérience-fan avec la ligue.
Surveillez la section des commentaires pour mon compte-rendu (début août) d'un programme double auquel j'assisterai à McMasterville à la mi-juillet.
Comme promis, je suis allé voir mon premier match de la LNHB le 19 juillet à McMasterville. En fait c'était un programme double. Deux matchs pour $10. Bon deal !!! Et quel spectacle ces joueurs nous offrent. Le calibre et l'intensité m'ont réellement épaté. Les mises en échec ne sont peut-être pas permises, mais ça ne veut pas dire que le jeu n'est pas extrêmement physique.
Puisque la surface est plus petite qu'au hockey sur glace et qu'on y joue à 3-contre-3, c'est souvent une défensive homme-à-homme, ce qui crée beaucoup de batailles intenses pour la balle à un-contre-un le long des bandes.
Les habiletés de ces pionniers du dek hockey professionnel sont de niveau élite. En fait j'ai pu voir à l'œuvre le meilleur buteur du circuit, Steve Proulx, de l'Assurancia Venne et fille de Joliette. Il a été brillamment tenu en échec par une défensive étanche du Mobux de McMaster lors du premier match, avant de finalement marquer en fin de deuxième période pour égaliser le match. Joliette est revenu de l'arrière 0-2 pour finalement l'emporter 5-3.
Ce n'était que partie remise pour Proulx lors du deuxième match, alors qu'il a inscrit 3 buts et une passe dans une autre victoire des visiteurs, 7-2 cette fois.
Et que dire de cette ambiance festive dans les estrades. Des partisans des deux équipes qui ne cessent d'encourager les leurs. Des enfants qui s'amusent avec des bâtons et des balles autour de la surface de jeu. Un comptoir pour la bouffe et les breuvages qui ne dérougit jamais.
Bref, si cette expérience à McMasterville est indicative de ce qu'on voit à travers la ligue, je ne peux qu'être très optimiste quant au succès de cette entreprise à long terme !